Test, one two, one two. Alpha Tango Charlie, Test test micro test. Ok.
Lever de rideau.
« Charles… C’est l’histoire d’un mec compliqué.
Qui rencontre une fille qui capte jamais trop.
Histoire qui n’aura jamais rien donné.
Pour le plus grand plaisir de tout le monde. »
*Drop the mic*
Rires du public.
Sous vos applaudissements.
Révérence.
Fermage de rideau.
Charles je l’ai vu sur Tinder. Enfin je l’ai vu… J’ai juste vu son dos en photo en fait. Je suis comme ça, parfois je suis au taquet sur énormément de choses en ce qui concerne les photos des profils et puis parfois je sais pas pourquoi mais je like des profils sans photos. J’en sais rien, ptre parce que même sans voir le visage y’a une personnalité qui se dégage et j’aime bien. C’est un peu mon côté gameuse qui ressort à ce moment-là. Mais sérieusement je ne me suis pas parfois, je peux chipoter sur un truc de merde, genre le mec mentionne qu’il est originaire du sud-ouest par exemple, ben jamais je ne vais aimer son profil. Va savoir, je suis une tarée.
Bref, Charles il était de dos, face à la mer. Pas de Calogero ni de Passi dans les parages mais des oiseaux dans le ciel et une casquette vissée sur la tête. Le genre de casquette du petit pépé qui fait du vélo tu vois le truc ou pas ? Je viens de tomber sur un article fort intéressant du Vélomane Vintage qui explique parfaitement ce truc que font certains mecs: foutre des casquettes de cycliste avec la petite visière relevée. Charles portait la sienne « façon académique ». Bref, en tous cas je me tâte pour me prendre la Bic à 10 boulettes mais je préférerais grave une Ricard pour l’été prochain. Ça me servirait pour jouer à la pétanque ou lors d’une petite belote. Sinon, mis à part le dos de Charles, il y avait une photo d’un de ses tatouage et le tatouage n’était ni un tribal, ni un truc graphique mêlant aquarelle mêlant lettrage (tu vois le genre de tattoo que tu sais même pas dans quel sens regarder tellement c’est un sacré bordel), mais plutôt un tattoo de bon goût selon mes goûts, à savoir un truc plutôt simple et bien réalisé. Bref, sache que je ne suis pas une référence en matière de tatouages car les miens font rire les médecins. Bon, au moins j’ai un énorme capital sympathie avec mes petites bousilles.
Et du moment que je mets le profil de Charles vers la droite, It’s a match les potos ! Bon, en même temps j’ai dit « Ah meeeeeeeeeeeeeeerde » j’espérais secrètement que le mec ne vienne pas me parler parce que j’ai liké mais sans avoir envie de lui parler car parfois je n’arrive pas à me suivre moi-même. Et toi, tu suis ?
Sauf que le mec m’a tout de suite parlé, ni une ni deux je lui demande s’il est une reusta ou en couple, je cherche à savoir pourquoi il ne fout pas son visage sur ses photos => on me la fait pas, vieille branche que je suis je connais les loulous à force. Les gens font ce qu’ils veulent de leur vie privée mais les mecs en couple, sorry les mecs mais j’ai pas envie. Y’a tellement de mecs cool seuls disponibles, pourquoi je vais me faire chier à tomber amoureuse d’un mec qui est déjà pris. Aucun intérêt, voilà. Mis à part à compliquer les choses dès le début. Enfin je dis amoureuse, j’en sais rien moi.
Juste que j’aime quand les choses sont simples, voilà.
« It’s fine with me, with me »
Sauf que… Charles me dit qu’il est en pleine séparation => oulouloulou que je le connais tellement trop bien ton discours mec, d’une force, mais si tu savais. J’esquisse un mini sourire de « toi te fous pas de ma gueule » en le lisant. Sauf que je me trompe total, le mec est réellement en pleine séparation. Enfin, naïve que je suis, c’est ce que je crois.
C’est dur : il est en collocation avec la mère de ses enfants, très jeunes les enfants. Qu’elle est en pleine dépression, que lui n’a pas assez d’argent pour avoir son propre appartement (bah va en banlieue tu paieras moins cher => quoi t’es ouf, la banlieue c’est hors de question LOL je reste dans le 18ème <=), qu’à son boulot c’est chaudard du slibard, que son père ne peut pas l’aider, que son ex commence à le menacer à ne pas vouloir lui laisser les enfants etc. ETC. ETC.ETC.
Bah… J’ai dans ces cas-là un double discours : le GO ON MEC, force et honneur, tu vas y arriver, c’est dur mais ça passera ou le discours : prends le temps de faire ton truc, je ne tiens pas à ce qu’on se voie pendant cette période. Débrouille-toi comme un grand, t’as pris ta décision donc fais en sorte que les choses bougent, pleure pas sur ton propre sort.
« Through the pain
I always tell the truth »
L’éternelle nana qui a toujours trop d’empathie pour les mecs est en moi, je ne peux pas m’en empêcher. Je propose à Charles qu’on se voie histoire qu’on puisse en parler tranquillement. Il me dit qu’il a besoin de se confier et d’avoir des conseils de la part de quelqu’un qui a vécu une rupture avec enfant en bas âge. Ok, le rendez-vous est pris. Direction le 18ème, aka ma seconde maison pour aller picoler avec un mec qui n’a pas le moral.
Sachant que je n’ai toujours pas vu le visage de Charles. J’aime le goût du risque. En même temps je m’en tape un peu car je sais que le gars n’est pas dans l’optique de rencontrer une meuf dans l’immédiat, il a d’autres choses à gérer. Mais pourquoi te foutre sur Tinder alors? Ah ben oui, je suis con putain… Ben belek mec, je me méfie de toi grave. Et j’ai pas envie d’être le pansement de quoi que ce soit pour toi. Donc c’est en m’en foutant ROYAL que je vois Charles, habillée n’importe comment, je m’en ouf. Dans le doute j’ai quand même mis ma culotte fétiche avec des toucans.
Je dis que je m’en ouf, en fait j’y vais tout le temps les mains dans les poches quand je vois quelqu’un. Les déceptions étant trop nombreuses, je n’attends plus vraiment grand chose. Zéro attente, zéro espoir, zéro arrières pensées. Je ne dis pas que je suis blasée mais voilà, c’est dans un état d’esprit tranquille et sans appréhender que je rencontre les mecs. Et puis je les vois venir avec leurs sous-entendus puants le cul, les regards fixés sur les einss, les jambes, la bouche, c’est le genre de scène qui se répète et qui me rend distante.
J’arrive en retard, normal j’avais pris ma voiture. Lui de son côté est installé en terrasse et bois une pinte. Il m’a même commandé la mienne, ça c’est plutôt cool. Et comme je suis une fille bien élevée, j’avais pris le soin de le prévenir de mon arrivée tardive.
« Crack a smile
Adjust my tie »
« Oxford Comma » dans les oreilles, c’est plantée devant la terrasse que je le cherche. Je plisse les yeux, j’ai pas mes lunettes de vue, je cherche mon moustachu du 18ème. Ah oui, je pense être la seule meuf au monde à mouiller mes chaussettes à la vue d’une moustache, c’est comme avec les manches d’une chemise retroussées, c’est comme ça. Charles me fait signe, je le rejoins. Premier regard, j’analyse. Il est grand, porte une casquette, il a les cheveux foufous qui ressortent de partout et c’est chou, porte un teddy (tiens moi aussi ce soir-là, poke mon pote), des Nike => tu connais le refrain ils sont tous pareils. Je m’assieds et le remercie pour la bière et le mec sourit. Malaise. S’il y a bien quelque chose qui me refroidie c’est la dentition de l’homme de ma vie. Ses dents sont vraiment mais vraiment mais vraiment mais vraiment pas très très très très très très jolies. Très délicat de réussir à détourner mon regard de sa bouche quand il parle. Je me suis juste arrêtée sur les incisives et les canines, elles sont jaunes, de tailles différentes. Mais je m’arrête pas à ça car j’ai une mission avec Charles ==>> lui donner un max de conseils pour que sa rupture se passe le mieux possible.
On passe je ne sais combien d’heures tous les deux. Je lui donne toutes les informations possibles et inimaginables, il m’écoute et me remercie sans arrêt. Le mec est réellement paumé. Et même si le mec est super gentil et vraiment cool, je préfère qu’on en reste là pour ce soir. Ma mission effectuée et brillamment réalisée, je le laisse. C’est le coeur léger que je rentre chez moi, j’ai fait une B.A et je suis contente de cette soirée passée avec lui. C’est un gars perdu qui a besoin d’être épaulé.
Quelques jours plus tard, on se donne des nouvelles, il me dit que ça va mieux mais c’est pas encore ça. Je lui demande s’il veut qu’on se voie, s’il a besoin d’une bonne claque dans le dos amicale et qu’on se marre un coup, il me dit qu’il est OK. Alors on se revoit et on passe de nouveau une soirée ensemble. Et on passera un chouette moment encore. Charles est un mec vraiment cool et beaucoup de choses font que je le trouve vraiment sympa. Et je me répète à nouveau, mais le mec est dans une phase de sa vie… super compliquée. Il n’a pas vraiment de filtre avec moi et me dit qu’il a trouvé une sorte d’appartement dans lequel il squatte, il se tape des journées de ouf à se lever super tôt pour les enfants, sous le regard noir de son ex qui continue à lui faire la misère.
D’ailleurs, pourquoi ça se termine entre eux deux ? Mais parce que Charles a trompé sa nana, pendant plusieurs mois, avec plusieurs meufs. Ce qui fait que j’arrive à comprendre le comportement de son ex. C’est légitime. Et Charles me dit qu’elle est malade depuis toujours, la dépression fait qu’elle vit dans l’appartement les volets fermés, que les enfants ne sortent pas, qu’elle se laisse aller physiquement, ne se lave pas, ne sort pas… Bref. Dur dur entre eux deux.
On se reverra une dernière fois lors d’un concert d’Empire of the sun à L’Olympia.
J’étais avec mes deux copines et lui de son côté était avec deux ou trois potes. Il me prévient qu’il est en train de boire une bière et me demande de le rejoindre. J’y vais.
Et là.
C’est le malaise malsaisant, la gênance gênante.
Ses potes sont de véritables FDP. Sans déconner, les gars sont d’une arrogance sans nom, d’un irrespect total. A se jeter de la bière sur les uns les autres. A se moquer de moi. Okay les mecs. Ben je vais pas rester hein. Sans rancune et salut à jamais et pas cordialement. C’est ma pote qui va limite me tirer du bras pour qu’on se taille rapidement, elle était venue me chercher.
Du haut des balcons, on les verra dans la fosse s’embrouiller avec les gens, à faire des doigts… vers notre direction.
Bah ok.
Bah si y’a plus de respect on est dans le dérespect.
Bande de cassos, les boloss étaient de sortie.
En banlieue au moins on sait rester digne et chic.
Pendant près de 3 semaines, pas de nouvelles de Charles. Ok. Sachant que je n’étais absolument pas du tout dans le crush avec lui, m’en foutais un peu. Bien, soit. Je vais jeter un œil sur son compte Instagram et que vois-je : sous les cocotiers, en short, cocktail au soleil, les enfants qui jouent dans le sable, lui donnant la main à… Ah ben à son ex. D’accord. Voilà, c’est fait. Bon. « Why would you lie about something dumb like that ? »
Le doute m’habite… Il était vraiment en pleine séparation du coup ?
« I always tell the truth »
Honnêteté bordel de merde… les meeeeeeeeeeeeeeeeeecs
« I always tell the truth »
Ben arrêtez de me saouler sérieux.
Bordel de merde mais j’ai pas de temps à perdre moi. Oh ! Bordel. Sans déconner.
Bande de FDP.
Allez tous vous faire foutre.
Je vais mettre mon pull de Noël, me servir un verre de vin, m’enrouler dans mon plaid et me mater un film. Y’a de la place à côté de moi, tu viens ?
Oh d’ailleurs, sache que plus les poils de mes jambes poussent, plus c’est doux. Putain, mais c’est fou quand même, en fait j’ai pas envie de quitter ma petite fourrure. Sans déconner, qui aurait cru que c’est en faisant pousser que j’allais rencontrer la douceur. Celui qui me donnera envie de la virer… bah je sais pas où il est.
Mec t’es où ? Hey !!! Fait froid, viens voir maman aux pieds froids !!
mince , ça fait froid dans le dos ce genre de comportement ! vive le plaid et les poils !!
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Malheureusement, c’est tellement courant… Ca dégoûte un poil (huhu)
Bisous Isabelle, à bientôt ❤
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Je passe pour un mec chelou si je dis que ça me dérange pas si la meuf se rase pas les jambes ?
Ouais hein ? Bon, oublie.
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Oh non t’es pas un chelou ! Y’a des mecs qui ADORENT les poils. J’aimerais qu’ils soient tous comme ça d’ailleurs
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Ah ouais ?
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Ah ben grave. Y’a même des mecs qui peuvent te supplier de ne pas te raser. Tout comme certains vont justement te supplier de t’épiler à blanc, intégralement. Y’a de tout !
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